Imaginaire et pratiques de la fête

La fête du latin festum,i (jour de fête) ou dies festus qui indique un jour de joie, de fête publique, est un sujet qui traverse les cultures et les champs du savoir. Au XIXe siècle l’héortologie visait à étudier l’histoire et les pratiques des fêtes religieuses et civiles mais aussi leur sens sociologique et politique. Au XXe siècle, d’autres sciences humaines se sont penchées sur l’importance de la fête, de l’ethnologie (Eliade) à la psychanalyse (Freud) à la philosophie (Bachelard, Bataille, Heidegger). Bien qu’aujourd’hui la fonction calendaire rituelle de la fête soit bouleversée voire oubliée à la faveur des impératifs de la consommation – Noël est l’exemple patent de ce glissement –, certains aspects symboliques et rituels résistent, que ce soit lors des fêtes à proprement parler ou bien dans les moments créatifs qui empruntent à la fête des pratiques collectives de libération des pulsions, transgression, cohésion et ainsi de suite : spectacles, sports, manifestations de rue, happenings entre autres. L’imaginaire individuel et collectif de la fête est présent dans les arts et les littératures du monde entier. C’est donc par ce thème complexe et universel, encore peu traité dans les domaines des arts, lettres et civilisations étrangères, que nous avons choisi d’inaugurer les premières journées d’études du Département des Langues Étrangères, avec la participation des enseignant.es chercheur.es et des jeunes chercheur.es de toutes les sections du département : Allemand, Arabe, Chinois, Italien, Japonais, Polonais, Portugais, Russe.